LA NOUVELLE REFORME

La formation d'Infirmier a subi récemment de nombreux changements, changements craints par la plupart des organismes syndicaux, car semble-t-il en défaveur de la profession, la dévalorisant en diminuant par exemple le temps alloués aux cours obligatoires, la durée de la formation est donc raccourcie.
On peut noter également qu'un nombre très important d'heures, soit 900 h, est attribué au travail personnel au détriment de cours magistraux ou témoignages de professionnels médicaux / paramédicaux. Enfin et surtout, je dirai, on voit disparaître les MSP notées et MSP DE et le fameux TFE... Les choses les plus compliquées, stressantes de la formation qui nous forcent à donner le meilleur de nous-même au prix de nuits blanches, d'anorexie et de pleurs (oui oui !! je vous assure ! ). Je ne suis pas masochiste mais c'est dans la difficulté que l'on se forge, qu'on devient plus fort...à méditer...

Après lecture de cette nouvelle formation (L'arrêté du 23 mars 1992 est remplacé par le nouvel arrêté du 31 juillet 2009), je souhaite évoquer mon avis. Je trouve, à première vue, que la nouvelle formation est mal définie, tous les intitulés me paraissent "vagues", de nombreuses numérotations sont utilisés (4.2.S5 Soins relationnels, 60 ECTS, ...).
On parle de crédits, compensation, capitalisation !!!!!!!!!!!!!!
Je trouve ça en contradiction avec les valeurs de notre profession, ça déshumanise, je trouve.
Vous allez me dire que je vais un peu loin et que cela n'empêche pas l'apprentissage des bonnes valeurs mais bon, je dis ce que je ressens. Restons ouvert d'esprit et voyons ce que cela va donner...A vous de vous faire une idée...

MEA CULPA sur la nouvelle formation

(Voici maintenant 2 ans que) la nouvelle formation a débuté et comme à chaque fois, le changement est rude voire très rude. La réforme ayant été faite à la hâte, les IFSI n'ont pas pu suivre et leur marge de manoeuvre est très limitée ce qui a pour conséquence, une grande cacophonie et apparemment à des degrés différents selon les écoles (difficiles d'évaluer ce point là).
Enfin ceux qui essuient les plâtres sont bel et bien les étudiants.
Je tiens à revenir sur le TFE ou plus communément appelé le mémoire de fin d'étude ; il existe toujours et doit être validé au même titre qu'une UE puisqu'il en s'agit d'une :

"Reprenez le fichier à la page 72 (ou le BO page 317). L'unité d'enseignement est : UE3.4.S4 (quatrième semestre, soit fin de deuxième année) "Initiation à la démarche de recherche"... Tiens tiens... A quoi ça pourrait bien servir ? Notez bien que cela apparaît en fin de deuxième année... C'est pas un hasard !

Continuons page 73 (BO page 318). UE3.4.S6 (sixième semestre, soit fin de troisième et dernière année). C'est toujours l'UE3.4 donc c'est toujours "Initiation à la démarche de recherche" et là, les modalités d'évaluation sont : "Travail écrit, mémoire de fin d'études"...
source : http://infirmier.peewai.fr/2011/01/memoire-travail-de-fin-detude-tfe-et.html

Enfin tout ça pour dire que je suis allée trop vite en besogne en pensant qu'il n'y avait plus de TFE et en disant qu'il y aurait moins de stress ; que ceux qui l'ont mal pris m'excusent ; mais il est vrai que pour moi "vieille" infirmière diplômée en 2006, ce que je retiens de ces 3 ans et 1/2 et bien c'est le "grand méchant loup" : Les épreuves finales et diplômantes de la MSP DE et de l'écrit + soutenance du TFE mais bien évidemment les études ne se résument pas qu'à ça...En fin de compte, l'ancienne formation est elle aussi essentiellement basée sur du contôle continu.

J'aimerai beaucoup avoir vos réactions, vos précisions et pouvoir donner une idée à tous les professionnels comme moi qui ne vivent pas la réforme au jour le jour et qui ne voient qu'un gros sac de noeud lors des stages...un échange intelligent sans rancoeur et velléités. A bon entendeur...

​2011


L'ancien programme 1992 | arrêté du 23 mars 1992

La formation est répartie entre les cours théoriques et les stages. Les cours théoriques sont réalisés soit par l'équipe enseignante soit par des intervenants extérieurs ( médecins, kinés, infirmiers...).On distingue les modules transversaux qui sont étudiés tout au long des trois ans et qui sont le support de la profession infirmière et les modules de soins dont chacun est étudié une fois ( par exemple : soins aux personnes atteintes d'affections respiratoires. ) Pendant l'été de la deuxième et de la troisième année, l'étudiant effectue un stage de son choix dans le cadre de son projet professionnel.

L'ensemble de la formation se déroule sur 132 semaines ou 4 620 heures d'enseignement et 4 semaines ou 140 heures de suivi pédagogique, soit un total de 136 semaines ou 4 760 heures.

L'évaluation des connaissances et des aptitudes des étudiants est effectuée tout au long de leur formation au moyen d'un contrôle continu : des connaissances théoriques ; des connaissances cliniques ; des stages. La formation d'infirmier est sanctionnée par le diplôme d'Etat d'infirmier.

Formation également caractérisée par un travail de fin d'études.


ENSEIGNEMENTSHEURES
Enseignements théoriques obligatoires2080
Enseignements théoriques optionnels obligatoires160
Stages cliniques obligatoires1680
Stages laissés à l'appréciation des équipes pédagogiques700
Suivi Pédagogique140
TOTAL GENERAL4760

Le nouveau programme 2009 | arrêté du 31 juillet 2009

Définition officielle :

Évaluer l'état de santé d'une personne et analyser les situations de soins ; concevoir et définir des projets de soins personnalisés ; planifier des soins, les prodiguer et les évaluer ; mettre en œuvre des traitements.
Les infirmiers dispensent des soins de nature préventive, curative ou palliative, visant promouvoir, maintenir et restaurer la santé, ils contribuent à l'éducation à la santé et à l'accompagnement des personnes ou des groupes dans leur parcours de soins en lien avec leur projet de vie. Les infirmiers interviennent dans le cadre d'une équipe pluriprofessionnelle, dans des structures et à domicile, de manière autonome et en collaboration.

Cinq compétences « cœur de métier » :

1. Évaluer une situation clinique et établir un diagnostic dans le domaine des soins infirmiers
2. Concevoir et conduire un projet de soins infirmiers
3. Accompagner une personne dans la réalisation de ses soins quotidiens
4. Mettre en œuvre des actions à visée diagnostique et thérapeutique
5. Initier et mettre en œuvre des soins éducatifs et préventifs

Cinq compétences « transverses », communes à certaines professions paramédicales et qui doivent être validées pour le métier d'infirmier :

6. Communiquer et conduire une relation dans un contexte de soins
7. Analyser la qualité des soins et améliorer sa pratique professionnelle
8. Rechercher et traiter des données professionnelles et scientifiques
9. Organiser et coordonner des interventions soignantes
10. Informer et former des professionnels et des personnes en formation.

L'ensemble de la formation se déroule sur 3 ans, soit six semestres de vingt semaines chacun, soit 4200 heures: 2100 heures de formation théorique et 2100 heures de formation clinique. Le temps de travail personnel complémentaire est estimé à 900 heures. La charge globale de travail de l'étudiant est de 5100 heures.

ENSEIGNEMENTSHEURES
Enseignements théoriques obligatoires1800
Stages cliniques obligatoires2100
Suivi pédagogique, temps personnel guidé, supervision, travail entre étudiants300
Travail personnel900
TOTAL GENERAL5100

Le système de notation universitaire donne lieu à l'attribution des crédits conformément au système européen de transferts de crédits « European Credits Transfert System » (ECTS). Les principes qui président à l'affectation des crédits sont de 30 crédits par semestre de formation.
Le diplôme d'État d'infirmier sanctionne un niveau validé par l'obtention de 180 crédits européens.

Répartition des 180 crédits européens

1. Enseignement en institut de formation : 120 ECTS, dont
* Sciences contributives au métier infirmier : 42 ECTS
* Sciences et rôles infirmiers : 66 ECTS
* UE transversales : 12 ECTS

2. Enseignement clinique en 7 stages : 60 ECTS
* S1, un stage de 5 semaines
* S2, S3, S4, S5, un stage de 10 semaines
* S6, un stage de 15 semaines au total en deux périodes de 10 semaines maximum.

L'acquisition des unités d'enseignement s'opère selon des principes de capitalisation et de compensation, comme dans un cursus universitaire. Il faut obtenir au minimum la moyenne lors de l'évaluation d'une unité d'enseignement pour valider celle-ci. Certaines unités d'enseignement permettent des compensations entre elles (une note inférieure à la moyenne peut être compensée par une note supérieure à la moyenne).(Art.47 à 48)
La notion de charge de travail de l'étudiant prend en compte toutes les activités de formation (cours, séminaires, stages, mémoire, travail personnel, évaluations,…) et toutes les formes d'enseignement (présentiel, à distance, en ligne,…).
La charge de travail de l'étudiant est évaluée à 25 heures de travail par crédit d'enseignement réalisé à l'IFSI et 35 heures par crédit pour l'enseignement en stage.

La méthodologie proposée par l'ECTS donne les instruments appropriés pour établir la transparence et faciliter la reconnaissance académique. Cette reconnaissance est une condition impérative de la mobilité étudiante au sein de l'Europe.
Il est désormais possible d'envisager de suivre une formation à l'étranger sous réserve d'un projet accepté par les responsables pédagogiques (Art.65).

Formation Théorique :

* La rentrée scolaire est fixée au 1er lundi des mois de septembre et de février de chaque année.
* L'inscription administrative est annuelle.
* Le nombre d'inscriptions est limité à six fois sur l'ensemble du parcours de formation, soit deux fois par année.
* L'évaluation des connaissances théoriques et cliniques utilise le contrôle continu ou un examen terminal ou les deux combinés.

Unités d'enseignement

Les unités d'enseignement sont en lien les unes avec les autres et contribuent à l'acquisition
des compétences. Elles couvrent six champs :

1 : Sciences humaines, sociales et droit,
2 : Sciences biologiques et médicales,
3 : Sciences et techniques infirmières, fondements et méthodes,
4 : Sciences et techniques infirmières, interventions,
5 : Intégration des savoirs et posture professionnelle infirmière,
6 : Méthodes de travail.

Le référentiel de formation du diplôme d'Etat d'infirmier est ainsi constitué de 36 matières de formation réparties dans 59 unités d'enseignement pour permettre une progression pédagogique cohérente.

Modalités pédagogiques

Les enseignements sont réalisés sous la forme de cours magistraux, travaux dirigés, travaux personnels (rédaction de mémoire, travaux guidés ou en autonomie…) et stages.

Les cours magistraux (CM)
sont des cours dont le contenu est plutôt « théorique », donnés par un enseignant dans des salles de type amphithéâtre devant un public généralement nombreux.

Les travaux dirigés (TD)
sont des temps d'enseignement obligatoire réunissant maximum 25 étudiants. Ces cours servent à illustrer, approfondir et compléter un cours magistral en introduisant des données nouvelles qui peuvent être théoriques ou pratiques, à réaliser des exposés individuels ou en groupe, exercices, travaux divers et à travailler sur des situations cliniques.

Les travaux personnels guidés (TPG)
sont des temps de travail où les étudiants effectuent eux-mêmes certaines recherches ou études, préparent des écrits et réalisent des travaux demandés guidés par les formateurs en fonction des capacités d'autonomie de chacun.

Les unités d'enseignement (UE)
Les unités d'enseignement sont thématiques, elles comportent des objectifs de formation, des contenus, une durée, des modalités et critères de validation. Elles donnent lieu à une valorisation en crédits européens.

Les unités d'intégration (UI)
Les unités d'intégration sont des unités d'enseignement qui portent sur l'étude des situations de soins ou situations « cliniques ». Elles comportent des analyses de situations préparées par les formateurs, des mises en situation simulées, des analyses des situations vécues en stage et des travaux de transposition à de nouvelles situations.

Les études de situations dans l'apprentissage
Des situations professionnelles apprenantes sont choisies avec des professionnels en activités. Ces situations sont utilisées comme moyens pédagogiques, elles sont analysées avec l'aide de professionnels expérimentés. Les étudiants construisent leurs savoirs à partir de l'étude de ces situations en s'appuyant sur la littérature professionnelle et grâce aux interactions entre leur savoir acquis et celui des condisciples, enseignants, équipes de travail. Ils apprennent à confronter leurs connaissances et leurs idées et travaillent sur la recherche de sens dans leurs actions. Des liens forts sont établis entre le terrain et l'institution de formation, aussi les dispositifs pédagogiques et les projets d'encadrement en stage sont-ils construits entre des représentants des IFSI et des lieux de soins et sont largement partagés.

Formation Clinique en stage :

Modalités pédagogiques

L'enseignement clinique des infirmiers s'effectue au cours de périodes de stages dans des milieux professionnels en lien avec la santé et les soins. Ces périodes alternent avec les périodes d'enseignement en institut de formation.
Selon la directive européenne 2005-36 :
« L'enseignement clinique se définit comme étant le volet de la formation d'infirmier par lequel le candidat infirmier apprend, au sein d'une équipe, en contact direct avec un individu sain ou malade et/ou une collectivité, à organiser, dispenser et évaluer les soins infirmiers globaux requis à partir des connaissances et compétences acquises. »
Pendant les temps de stage l'étudiant se trouve confronté à la pratique soignante auprès des patients, il se forme en réalisant des activités et en les analysant au sein des équipes professionnelles. Les savoirs théoriques, techniques, organisationnels et relationnels utilisés dans les activités sont mis en évidence par les professionnels qui encadrent le stagiaire et par les formateurs dans les rencontres avant, pendant et après la mise en stage des étudiants.

Le retour sur la pratique, la réflexion, et le questionnement sont accompagnées par un professionnel chargé de la fonction tutorale et un formateur. Ceci contribue à développer chez l'étudiant la pratique réflexive nécessaire au développement de la compétence infirmière. L'étudiant construit ses compétences en agissant avec les professionnels et en inscrivant dans son portfolio les éléments d'analyse de ses activités, ce qui l'aide à mesurer sa progression.

Les objectifs de stage tiennent compte à la fois des ressources des stages, des besoins des étudiants en rapport avec l'étape de leur cursus de formation, et des demandes individuelles des étudiants.
Le stage doit permettre aux étudiants :

* d'acquérir des connaissances,
* d'acquérir une posture réflexive, en questionnant la pratique avec l'aide des professionnels,
* d'exercer son jugement et ses habiletés gestuelles,
* de centrer son écoute sur la personne soignée et proposer des soins de qualité,
* de prendre progressivement des initiatives et des responsabilités,
* de reconnaître ses émotions et les utiliser avec la distance professionnelle qui s'impose
* de prendre la distance nécessaire et de canaliser ses émotions et ses inquiétudes,
* de mesurer ses acquisitions dans chacune des compétences.
* de confronter ses idées, ses opinions et ses manières de faire à celle de professionnels et d'autres étudiants,

Les besoins de l'étudiant sont formalisés

* dans le référentiel de compétences et le référentiel de formation, connus des personnes qui guident les étudiants,
* dans le portfolio que l'étudiant présentera dès le premier jour du stage et qu'il devra remplir avec le tuteur au long du déroulé du stage.

Les objectifs de stage sont négociés avec le lieu du stage à partir des ressources de celui-ci. Ils sont rédigés et inscrits dans le port folio de l'étudiant.
Évaluation des compétences en stages

Le portfolio de l'étudiant est un outil qui sert à mesurer la progression de l'étudiant en stage. Il est centré sur l'acquisition des compétences, des activités et des actes infirmiers.
Il comporte plusieurs parties remplies lors de chaque stage :

* des éléments sur le cursus de formation de l'étudiant, écrits par celui-ci avant son arrivée en stage,
* des éléments d'analyse de la pratique de l'étudiant à partir des activités réalisées en stage, rédigés par l'étudiant,
* des éléments d'acquisition des compétences au regard des critères cités qui sont remplis par le tuteur, en concertation avec l'équipe d'encadrement, lors de l'entretien d'évaluation du stage. Les indicateurs permettent aux professionnels d'argumenter les éléments sur lesquels les étudiants doivent progresser,
* des éléments sur la réalisation des actes, des activités ou des techniques de soins, à remplir par le tuteur, en concertation avec l'équipe d'encadrement et l'étudiant, pendant le stage,
* un bilan, réalisé par le tuteur, de la progression de l'étudiant lors de chacun des stages.

L'acquisition des éléments de chaque compétence et des activités techniques est progressive, chaque étudiant peut avancer à son rythme, à condition de répondre aux exigences minimales portées dans l'arrêté de formation.
Chaque semestre le formateur de l'IFSI responsable du suivi pédagogique de l'étudiant fait le bilan des acquisitions avec celui-ci. Il conseille l'étudiant et le guide pour la suite de son parcours. Il peut être amené à modifier le parcours de stage au vu des éléments contenus dans le portfolio.

Le portfolio (outil de traçabilité de la formation, tenu par l'étudiant) prévu à l'annexe VI comporte des éléments inscrits par l'étudiant et par les personnes responsables de l'encadrement en stage, tuteur ou maître de stage. L'encadrement en stage est redéfini et intègre pleinement une étroite collaboration entre l'institut de formation et le terrain de stage. Les stages donnent lieu à l'attribution de crédits sur proposition du cadre formateur, référent du suivi pédagogique, selon des critères définis.(Art.55 à 56)

* Un stage non validé peut donner lieu à un stage de rattrapage (Art.58)."

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​ Edité en Août 2009, mis à jour Octobre 2011