ADENOME PROSTATIQUE : REUP
(Résection Endoscopique Urétrale de Prostate) ou RTUP

 Technique chirurgicale courante pour traiter l'adénome prostatique...

Un peu d'anatomie : La prostate

La prostate est une glande située sous la vessie, de la taille d'une châtaigne. Pour sortir de la vessie, l'urine doit passer à travers la prostate, par l'urètre.
Le rôle de la prostate est avant tout de participer à la formation du liquide séminal.


Les 3 principales atteintes de la Prostate

  • L'adenome de la prostate : L'augmentation de volume de la prostate, hypertrophie bénigne de la prostate , est une pathologie bénigne qui peut avoir comme conséquence l'apparition progressive d'une gêne à l'évacuation de la vessie. Il apparait fréquemment chez l'homme à partir de 50 ans.

(Sur le dessin : prostate hypertrophiée et urètre rétréci)

Les signes rencontrés sont très significatifs de cette atteinte :

  • Une dysurie (difficultés pour uriner, le patient devant "pousser" pour uriner) ;
  • Une pollakiurie (mictions fréquentes et de faible abondance) survenant d'abord la nuit puis la nuit et le jour ;
  • Une faiblesse du jet ;
  • Des envies urgentes d'uriner.


Ne pas traiter ces troubles peut avoir des conséquences considérables comme :

* une détérioration des possibilités de vidange de la vessie : évacuation incomplète de la vessie, voire impossibilité complète d'uriner (rétention d'urines)
* infection et/ou hématurie
* détérioration des reins

  • L'inflammation de la prostate ou prostatite :

C'est une inflammation aiguë ou chronique de la prostate qui a pour cause des infections urinaires répetées.
Chez le sujet âgé, la prostatite est fréquemment la conséquence d'une infection urinaire, elle-même secondaire à une hypertrophie de la prostate qui favorise la stase urinaire.

On retrouve des signes généraux comme une hyperthermie (+de 38.5°), une asthénie, des frissons. Plus spécifiquement, une dysurie, une pollakiurie, brûlures mictionnelles avec urines malodorantes et parfois un écoulement purulent. On effectue alors un ECBU (cf fiche technique de l'ECBU), une hémoculture en cas de fièvre et frissons.

Le traitement est essentiellement basé sur une antibiothérapie en IV (intra-veineux) puis un relais per-os (voie orale).



  • Cancer de la prostate (tumeur maligne) :

Les cellules de l'organisme se mettent à proliférer de façon anarchique avec formation d'une tumeur. Dans la plupart des cas la tumeur évolue de façon "silencieuse". On peut détecter un cancer précoce grâce à un dosage sanguin des PSA (l'Antigène Spécifique de la Prostate) associé à un toucher rectal pour apprécier la taille de la prostate. Le dosage ,seul, ne peut être pris en compte dans le diagnostique définitif.

Le traitement peut être chirurgicale (prostatectomie), hormonale, radiothérapie et chimiothérapie.


Traitement chirurgical de l'adénome prostatique : LA REUP

REUP (Résection Endoscopique Urétrale de Prostate) ou encore RTUP (Résection Trans-Urétrale de Prostate). Une même technique pour traiter cet adénome.

  • Avant l'intervention :

Comme pour toute intervention chirurgicale, une consultation d'anesthésie pré-opératoire est nécessaire quelques jours avant l'opération.
Une analyse d'urines est réalisée avant l'intervention pour vérifier la stérilité des urines ou traiter une éventuelle infection, ce qui pourrait conduire à repousser la date de votre opération.
En prévention d'une infection, une dose d'antibiotique est apportée au début de l'opération.
L'opération se déroule sous anesthésie générale ou loco-régionale (rachi-anesthésie).

  • De quoi s'agit-il ? :

Cette opération se déroule par les voies naturelles sans ouverture abdominale.
Le chirurgien introduit dans le canal de l'urètre un appareil appelé résecteur. L'opération se déroule sous contrôle visuel en regardant une télévision. Le résecteur est muni d'une anse électrique qui permet de couper l'adénome en petits copeaux et de coaguler les vaisseaux prostatiques.
Ces copeaux sont enlevés de la vessie et adressés au laboratoire pour analyse.

  • Les suites opératoires :

Un saignement post-opératoire par la sonde est habituel et la sonde permet d'irriguer la vessie de façon continue et d'éviter l'obstruction du canal. LE LAVAGE VESICAL CONTINU nécessite une surveillance infirmière accrue.

Après l'ablation de la sonde, il est important de boire 2 à 3 litres par jour, pour continuer à assurer un bon lavage de la vessie. La sortie se fait 24 H à 48 H après l'ablation de la sonde.

Juste après l'intervention, il est normal d'avoir encore des envies fréquentes d'uriner, de jour comme de nuit, et des envies impérieuses d'uriner avec parfois une difficulté à retenir les urines. Un saignement au début du jet et des brûlures en urinant peuvent persister plusieurs semaines. Ces troubles disparaissent progressivement, au fur et à mesure de la cicatrisation qui demande habituellement 6 à 8 semaines.


Autres traitements chirurgicaux :
Les autres interventions sont l'incision cervico-prostatique (pour les prostates de petit volume) et l'adénomectomie par voie haute, sus-pubienne à travers la vessie (pour les grosses prostates).

Sources :
www.urologieversailles.org/resection-ep.html
www.towerurology.com


​VIDEO d'une résection endoscopique de prostate

​​ Edité en Février 2008, mis à jour Mars 2013, Juin 2017